Par Anne HOUESSIN

Le gaz Nigérian bientôt acheminé vers l’Europe

Les ministres de l’Energie Algérien, Nigérien et Nigérian ont co-signé ce jeudi 28 Juillet 2022 lors de la 3ème réunion tripartite Algérie-Niger-Nigéria tenu à Alger un mémorandum d’entente pour la concrétisation du projet de construction du Gazoduc Transsaharien Gaz Pipeline (GSTP) reliant les trois pays et long de plus de 4000 Km. Le but est d’acheminer le gaz Nigérian vers l’Europe.

Ce projet a été réactualisé a point nommé dans un contexte géopolitique où la demande mondiale en gaz et pétrole est galopante. La guerre Russo-Ukrainienne en est une cause majeure. Il faut souligner qu’avant le déclenchement de la guerre en Ukraine fin février, la Russie fournissait 47% du gaz consommé en Europe contre 11% du gaz Algérien. Cette grande dépendance de l’Europe du gaz Russe est notamment dû au fait qu’ils sont frontaliers donc partage un rapprochement géographique avec le Kremlin.

Ainsi, la logistique déployée pour acheminer le gaz Russe est moins contraignant et bénéfique en termes de transport et de coût pour les pays Européens que celle mise en œuvre pour que l’Algérie premier exportateur Africain du Gaz naturel fournisse son gaz.

D’une longueur de 4.128 Km dont 1.037km en territoire Nigérian, 841 km au Niger et 2.310km en Algérie, ce gazoduc transsaharien une fois en activité et en pleine capacité transporterait à terme 30 milliards de mètres cubes de gaz par an vers l’Europe.

Le ministre Algérien précise que le (GSTP) ; inscrit dans le cadre du NEPAD, « intervient dans un contexte géopolitique et énergétique particulier caractérisé par une forte demande en gaz et pétrole d’une part, et une stagnation de l’offre due à une baisse des investissements, notamment dans le domaine de l’exploration pétrolière et gazière amorcée en 2015 ». Pour lui, ce gazoduc est un exemple de la volonté des trois pays de mettre en place une infrastructure d’envergure internationale.

« Ce qui est conforme à nos objectifs nationaux et à nos engagements internationaux en tant que pays engagés à réduire l’empreinte carbone et la sécurisation de l’approvisionnement en gaz naturel des marchés. Il est également considéré comme une nouvelle source d’approvisionnement face à une demande toujours croissante, compte tenu de la place que le gaz naturel occupera dans le mix énergétique à l’avenir » a ajouté Mohamed Arkab ministre Algérien de l’Energie et des Mines.

Les capacités dont dispose l’Algérie en termes de transport et de liquéfaction du gaz est une raison fondamentale ayant motivées le Nigéria a porté son choix vers ce pays de l’Afrique du Nord pour faire transiter son gaz vers l’Europe. L’ambassadeur du Nigéria à Alger Mohammed Mabdul y met l’accent. « A l’heure actuelle, l’Algérie fournit une bonne partie des besoins en gaz de la plupart des pays Européens. Elle dispose d’un réseau de gazoduc de plus de 2000 km. Son principal gisement de gaz, Hassi R’mel, possède la quatrième plus grande réserve de gaz au monde » a-t-il fait remarquer.

Lors de son lancement en 2009, le coût d’investissement du projet était estimé à 10 milliards de dollars. Pour le moment, aucune indication officielle n’est communiqué sur la date d’achèvement dudit projet.

Sources Images: POLE LOGISTIQUE