Par Anne HOUESSIN

Crise alimentaire accentuée

Déclenchée le 24 Février 2022, la guerre Russo-Ukrainienne ne reste pas sans conséquences sur l’économie mondiale notamment celle Africaine. L’actuel président en exercice de l’Union Africaine (UA) Macky Sall l’évoque avec Antonio Guterres secrétaire général des Nations Unies hier dimanche 01 Mai 2022 lors de sa tournée en Afrique de l’Ouest.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a d’énormes répercussions sur le fonctionnement normal des Etats et ce dans les secteurs phares de développement mais aussi en matière de subsistance. La plupart des pays Africains notent ces dernières semaines une inflation croissante des prix des produits de première nécessité. Après une pandémie mondiale due à la covid 19, s’en suit la guerre d’Ukraine qui peut être actuellement loin de tirer vers sa fin.

Selon Antonio Guterres, l’invasion a produit des effets alarmants sur une économie mondiale déjà meurtrie par la covid 19 et le changement climatique. Cette guerre qu’il qualifie de « tragédie humaine », peut avoir « un impact dramatique sur les économies en particulier celles des pays en développement ». « Nous avons des tensions sur l’approvisionnement des produits pétroliers, il y a une poussée inflationniste et il y a surtout des menaces de famines, du fait que les fertilisants. Evidemment, les récoltes seront de mauvaises récoltes, ce qui va entraîner des situations de famine » s’inquiète le président Sénégalais Macky Sall.

La Russie et l’Ukraine jouent un rôle important et stratégique sur les marchés des matières premières. Ils sont exportateurs de produits tels que : les céréales, le blé, le pétrole, le gaz, le charbon, l’or, les produits agricoles… Ainsi, l’économie et le développement industriel du monde prendrait inéluctablement un coup dur si cette guerre perdure dans le temps. Déjà si les huit (08) premières semaines (ndlr) de guerre Russo-Ukrainienne présente un bilan aussi lourd et met la communauté internationale en état d’alerte, les jours à venir s’annoncent sombre.

« Cette guerre aggrave une triple crise : alimentaire, énergétique et financière en Afrique. Nous devons garantir un flux régulier de denrées alimentaires et d’énergie sur les marchés ouvert en levant toutes les restrictions inutiles à l’exportation et en contrôlant les prix des denrées alimentaires » se préoccupe le secrétaire général des Nations Unies.

Dans de telles conditions, il urge que les réflexions se tournent également vers une « réforme globale du système financier » afin de prévenir le pire. C’est d’ailleurs dans ce sens que le patron de l’Onu exhorte et encourage les institutions financières qui doivent de toute urgence mettre en place des mesures d’allègement de la dette en augmentant les liquidités et l’espace budgétaire, « … afin que les gouvernements puissent éviter le défaut de paiement et investir dans les filets de sécurité sociale et le développement de leur peuple » a-t-il déclaré. Les pays doivent résister à la tentation d’accumulation et au contraire libérer les stocks stratégiques et les réserves supplémentaires pour les pays qui en ont besoin » renchérit-il.

L’Organisation des Nations Unies (Onu) estime qu’un quart de milliard de personnes pourraient être plongées dans l’extrême pauvreté cette année, à cause des conséquences de la guerre Ukrainienne.

Il faut noter qu’en réponse à la crise mondiale, l’Onu a créé en Mars dernier le Groupe de réponse aux crises mondiales sur l’alimentation, l’énergie et la finance (GCRC) dans le but de prévenir, atténuer et répondre à la crise.

Photo Afrikinfomedia